hommage à Daniel Biga
Dans L’Amour d’Amirat, Daniel Biga écrit :
« L’eau du ciel est transparente - je suis au bord du grand bain cosmique – les étoiles
dans l’eau sans fond clignotent m’appellent -juste un pas – je ne sais quoi me retient
encore de tomber vers le haut ».
Ce texte m’a donné l’envie d’écrire ceci, le 28 juillet 2018, ce soir de longue éclipse où nous étions positionnés entre le soleil et la lune :
"L’été t’asphyxiait il y a encore 3 heures d’ici - à quelques éclairs quelques
pépiements près quelques sursauts d’énervements plus tard – maintenant
que l’été prend l’eau de toutes parts – fait eau de tout feuillage – pourquoi
ne pas sortir le corps – la tête du corps – pourquoi ne pas se mouiller et
boire - à la fraîche des étoiles « dans l’eau sans fond » - toute cette eau qui
flamboie – prends l’eau l’air de l’eau par la bouche les yeux par tous les
pores de cet été enfin qui ruisselle de ses sources sur une éclipse longue
de lune qui te restera – pour le coup au vu des circonstances tu le sais à
présent - par le caprice d’un temps qui n’y était pas – qui te restera invisible –
sage comme une image. Sors et réverbère la nuit rampante sur ta coquille
d’escargot – hâte-toi d’en prendre le temps – l’été demain aura peut-être
changé de couleur dans l’herbier vivant - pulvérisé - de ses orages. La pluie
est onction d’eau douce – son offrande traverse l’éclair comme sa verticalité
la parole ondoyante de l’être."
Murielle COMPERE-DEMARCY